400e anniversaire de l'incendie du temple
Il y a 400 ans, le 26 septembre 1621, le temple de Charenton brûlait
1576, le point de départ
En 1576, les protestants obtiennent le droit de se réunir, à condition que cela se fasse à une certaine distance de Paris : d’abord dix lieues, puis cinq, et enfin deux. L’édit de Nantes, texte de tolérance promulgué par le roi Henri IV en 1598 permet de mettre fin aux guerres de Religion qui ont secoué le royaume depuis 1562. L’édit offre aux protestants des lieux de refuge où ils sont en sécurité, un subside annuel ainsi que des droits religieux et civils.
La construction du temple d’Ablon-sur-Seine
En 1599, les protestants bénéficient d’un temple à Ablon, à environ sept lieues de la capitale. Malgré un chemin long et périlleux pour s’y rendre, les fidèles y sont nombreux pour assister aux prêches. Cependant, cela n’empêche pas les protestants de plaider auprès du roi afin d’avoir un lieu de culte plus près et plus facile d’accès. Ils brandissent comme argument principal dès 1601 les quarante enfants décédés sur le chemin dans le but de les faire baptisés. D’autre part, le voyage est presque impossible pour les personnes âgées ainsi que les femmes enceintes.
Charenton-Saint-Maurice à cinq lieues de Paris
Sensible à cela, Henri IV propose deux lieux d’accueil d’un nouveau temple : Ivry et Charenton-Saint-Maurice. En 1606, le roi autorise les protestants à édifier un temple à Charenton-Saint-Maurice, permettant de raccourcir le trajet des protestants de deux lieues. Gilles MAUPEOU, représentant des protestants, a acquis officiellement pour 7000 livres l’hôtel de la Rivière, afin de bâtir le temple qui allait, approximativement, de la rue du Val d’Osne à la Mairie.
Certains racontent que des catholiques auraient signalé au roi que Charenton-Saint-Maurice se trouvait à moins de cinq lieues de Paris, ce à quoi le roi aurait répondu que désormais il faut compter cinq lieues entre les deux points.
Le temple de Charenton-Saint-Maurice est inauguré le 27 août 1606. Construit sur le modèle du temple d’Ablon, réutilisant même avec quelques-unes de ses pierres ainsi que de pierres issues des carrières de Charenton-Saint-Maurice. Le seigneur de cette dernière, Jean Le Bossu, a cependant des réserves quant à la présence des protestants sur ses terres.
Des rixes avec les catholiques rythment régulièrement le voyage des fidèles vers le temple. Une frayeur plus importante marque les protestants avec la mort du roi. Cependant, ils sont rapidement rassurés avec le maintien de l’édit de Nantes le 22 mai 1610 qui s’accompagne également du maintien du temple de Charenton.
1621, l’année terrible
Le 26 septembre 1621, suite à la mort du duc de Mayenne, un important mouvement d’effervescence contre les protestants mène à l’incendie du temple malgré les efforts du chevalier du guet pour protéger le lieu.
Un autre temple, construit par le célèbre Salomon de BROSSE, un des meilleurs architectes de son temps, plus grand et spacieux est inauguré en 1623 jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes en 1685.